Le Fonds monétaire international (FMI) a publié lundi 22 juin une étude sous le thème “les paiements mobiles aident les populations pendant la pandémie”. Le FMI souligne que la pandémie du Covid-19 a poussé un grand nombre de pays à renforcer leurs écosystèmes d’argent mobile et à résoudre des contraintes spécifiques. Le Maroc est toutefois en retard à cause des commerçants qui sont toujours réticents.
Compte tenu du nombre très élevé d’utilisateurs de téléphones mobiles dans le monde, le paiement mobile est considéré comme un moyen efficace et conforme aux règles de distanciation physique. Même indépendamment de la crise sanitaire, plusieurs pays ont cherché à dynamiser les plateformes de paiement mobile dans le but d’accroître la transparence budgétaire et de permettre aux populations éloignées d’accéder aux services financiers formels.
Le Maroc, en retard à cause des commerçants
Bank Al-Maghrib avait proposé une panoplie d’incitations fiscales et non fiscales pour encourager l’utilisation du paiement mobile par les commerçants. Mais dans la loi de finances 2020, il y a eu une seule mesure fiscale. Ainsi, malgré le démarrage de l’interopérabilité dans le paiement mobile qui est effective depuis début juin 2020 et qui est opérationnelle chez CMI, les commerçants restent toujours réticents pour plusieurs raisons dont la traçabilité des opérations.
Le Maroc est donc appelé à accélérer ce chantier, en faisant adhérer les commerçants mais aussi en relevant d’autres défis soulignés par le FMI. Les personnes dans les régions rurales et reculées n’ont pas forcément accès à un réseau mobile, aux agents d’argent mobile ou tout simplement à l’électricité. L’échange de l’argent mobile contre des espèces peut encore être onéreux. D’autre part, l’illettrisme numérique et financier peut faire obstacle à l’utilisation des services mobiles numériques.
Article paru le 23 Juin 2020 sur LeBoursier.ma